La coupo


Historique de la coupo

C'est en 1867 que les Catalans envoyèrent, aux Félibres provençaux, une Coupe d'argent en témoignage de gratitude pour l'accueil fait au poète catalan Victor Balaguer, expatrié pour raisons politiques, et aussi, pour marquer l'amitié, toujours vive, entre les deux provinces. A la fin du banquet, en Avignon, Mistral lança un hymne pour remercier. Celui-ci est devenu l'hymne de Provence et, par extension, l'hymne de tous les pays de langue d'Oc, toujours chanté dans les cérémonies félibréennes sur la musique d'un vieux Noël du XVII° siècle de Saboly.
     La coupe, de forme antique, est une conque supportée par un palmier contre lequel s'appuient deux statuettes, les deux sœurs ! L'une représente la Catalogne, l'autre la Provence. Elle fut faite grâce à une souscription de 1800 signatures et par le statuaire stéphanois (St-Etienne-de-Tinée) Guillaume FULCONIS qui ne voulut pas être payé lorsqu'il apprit le but patriotique de l'objet. Par la suite, c'est à Paris que l'argentier JARRY l'a coulé. 
     Au pied de chaque figurine, il y a les armoiries qui la désignent. On peut lire autour de la conque "Présent offert par les patriotes catalans aux félibres provençaux pour l'hospitalité donnée au poète catalan Victor Balaguer en 1867"

Sur le socle, sont finement gravés les vers

"On la dit morte
Mais moi je la crois vivante"
 Victor Balaguer

 

"Ah ! si on savait me comprendre
Ah ! si on voulait me suivre"
Frédéric Mistral

 


01/03/2008
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La Coupo

I - Prouvençau, veici la coupo 
Que nous vèn di Catalan 
A-de-rèng beguen en troupo 
Lou vin pur de noste plant. 

I - Provençaux, voici la coupe 
Qui nous vient des Catalans 
Tour à tour buvons ensemble 
Le vin pur de notre cru. 

Coupo Santo
E versanto, vuejo à plen bord
Vuejo abord lis estrambord
E l'enavans di fort ! 


II - D'un vièi pople fièr e libre 
Sian bessai la finicioun; 
E, se toumbon li Felibre, 
Toumbara nosto Nacioun. 

Coupe Sainte
Et débordante, verse à pleins bords
Verse à flots les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !

II - D'un ancien peuple fier et libre 
Nous sommes peut-être la fin; 
Et, si les Félibres tombent, 
Tombera notre Nation.
 


III - D'uno raço que regreio 
Sian bessai li proumié gréu; 
Sian bessai de la Patrio 
Li cepoun emai li priéu. 


III - D'une race qui regerme 
Peut-être sommes-nous les premiers jets; 
De la Patrie, peut-être, nous sommes 
Les piliers et les chefs. 


IV - Vuejo-nous lis esperanço 
E li raive dou jouvent, 
Dou passat la remembranço 
E la fe dins l'an que vèn. 


IV - Verse-nous les espérances 
Et les rêves de la jeunesse, 
le souvenir du passé 
Et la foi dans l'an qui vient. 


V - Vuejo-nous la couneissènço 
Dou Verai emai dou Bèu, 
E lis àuti jouïssènço 
Que se trufon dou toumbèu. 


V - Verse-nous la connaissance 
Du Vrai comme du Beau, 
Et les hautes jouissances 
Qui se rient de la tombe. 


VI - Vuejo-nous la Pouësio 
Pèr canta tout ço que viéu, 
Car es elo l'ambrousio 
Que tremudo l'ome en Diéu. 


VI - Verse-nous la Poésie 
Pour chanter tout ce qui vit, 
Car c'est elle l'ambroisie 
Qui transforme l'homme en Dieu. 


VII - Pèr la glori dou terraire 
Vautre enfin que sias counsènt, 
Catalan, de liuen, o fraire, 
Coumunien toutis ensèn ! 


VII - Pour la gloire du pays 
Vous enfin nos alliés, 
Catalan, de loin, ô frères, 
Tous ensemble communions !
 

Frédéric Mistral


18/11/2007
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